En 1965, le glaciologue français Claude Lorius fit une découverte remarquable en observant des bulles d’air à la surface du whisky dans l...
En 1965, le glaciologue français Claude Lorius fit une découverte remarquable en observant des bulles d’air à la surface du whisky dans lequel il avait immergé un échantillon de carotte de glace prélevée dans l'inlandsis antarctique. Cette observation fut à l'origine d'une intuition révolutionnaire qui allait redéfinir notre compréhension de l'évolution du climat terrestre, relate le sociologue Morgan Jouvenet dans son ouvrage "Des glaces polaires au climat de la Terre". Lorius envisagea que les gaz emprisonnés dans la glace depuis des millénaires pourraient conserver des empreintes du climat de l'époque où ils furent capturés. Ainsi, l'Antarctique pourrait être considéré comme une vaste bibliothèque climatique, renfermant les archives atmosphériques du passé, attendant d'être déchiffrées par des scientifiques ingénieux.
Cette intuition a conduit à de nombreuses expéditions visant à collecter davantage de carottes de glace, offrant ainsi la possibilité de remonter dans le temps climatique. En octobre 1987, la revue scientifique de renom Nature a dédié un numéro entier aux résultats des analyses effectuées sur ces échantillons de glace. Ces recherches ont permis d'établir un lien direct entre la présence de gaz à effet de serre tels que le CO₂ et le méthane dans l'atmosphère, et le réchauffement climatique global.
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